Oublié ces dernières années, l’Ukraine se tourne désormais vers l’Afrique avec détermination, cherchant à renforcer ses relations avec le continent tout en réduisant l’influence croissante de Moscou. Dmytro Kouleba, le ministre des Affaires étrangères ukrainien, a récemment annoncé dans une interview largement relayée dans la presse internationale que Kiev s’engageait dans un combat de longue haleine pour revitaliser ses liens avec l’Afrique et pour s’opposer à l’emprise russe. Cette initiative s’inscrit dans un contexte marqué par l’offensive lancée par la Russie en février 2022, un événement qui a fait basculer la région dans une période d’incertitude et de tensions géopolitiques.
Face à cette situation critique, l’Ukraine cherche à obtenir le soutien de l’Afrique en lançant une opération de charme auprès des pays du continent. « De nombreuses années ont été perdues, mais nous allons faire avancer une renaissance ukraino-africaine, faire renaître ces relations« , a déclaré le ministre Kouleba, soulignant l’importance de ce nouvel élan. Pour parvenir à cet objectif, le ministre des Affaires étrangères ukrainien insiste sur la nécessité d’un engagement à long terme et d’un travail systématique.
À cet égard, M. Kouleba a déjà effectué trois tournées en Afrique depuis l’automne dernier pour renforcer les liens diplomatiques et explorer de nouvelles opportunités de coopération. Bien que la plupart des pays africains aient choisi de maintenir leur neutralité dans le conflit opposant la Russie à l’Ukraine, des signes de changement sont perceptibles. Selon Dmytro Kouleba, une lente érosion des positions russes en Afrique est en cours. Des pays tels que le Liberia, le Kenya, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Mozambique, le Rwanda et la Guinée équatoriale sont devenus de nouveaux partenaires de Kiev sur le continent.
Dans cette démarche, l’Ukraine se démarque en adoptant une position claire. M. Kouleba souligne que l’objectif n’est pas de remplacer la Russie, mais plutôt de libérer l’Afrique de l’emprise russe. Le ministre accuse le Kremlin d’utiliser diverses tactiques, dont la coercition, la corruption et la peur, pour maintenir des pays africains dans son giron. Il pointe également du doigt l’utilisation de la propagande et du groupe paramilitaire Wagner comme des outils d’influence russes en Afrique.
Pendant ce temps, la Russie poursuit ses efforts pour renforcer ses liens avec l’Afrique, notamment en fournissant des services de sécurité par le biais du groupe paramilitaire Wagner. Moscou se présente comme un rempart contre l’impérialisme et le néocolonialisme occidental, créant ainsi un contexte complexe de rivalités d’influence sur le continent africain.