Après le Mali, le Burkina et le Niger claquent la porte de cette organisation

Le Burkina Faso et le Niger ont pris une décision majeure : se retirer du G5 Sahel, une organisation antidjihadiste fondée en 2014. Cette décision survient après le départ du Mali en mai 2022, marquant ainsi un tournant significatif dans la dynamique de l’organisation, initialement constituée de cinq pays : le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad.

La décision des deux pays, tous deux dirigés par des régimes militaires après les coups d’État, souligne des désaccords croissants au sein de l’organisation. En effet, le retrait du Burkina Faso et du Niger de toutes les instances et organes du G5 Sahel, y compris la Force conjointe, effective depuis le 29 novembre, est un acte de souveraineté qui remet en question l’efficacité et l’unité de l’alliance dans sa lutte contre le djihadisme dans la région du Sahel.

Cette série de retraits a commencé avec le Mali, qui avait exprimé son mécontentement face à l’inaction de l’organisation concernant la tenue de la 8ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État des pays membres du G5 Sahel, prévue initialement à Bamako en février 2022. Le Mali, sous la présidence du Colonel Assimi Goita, avait mis en garde contre l’absence de progrès sur cette question et avait finalement décidé de suspendre sa participation, invoquant une perte d’autonomie de décision et une instrumentalisation de l’institution.

Le Mali avait également rejeté l’argument avancé par un État membre du G5 Sahel, qui s’opposait à la présidence malienne de l’organisation en raison de la situation politique interne du pays. Le gouvernement malien avait souligné que la non-tenue de cette session importante constituait non seulement une violation d’une décision prise par l’institution mais aussi une contravention aux textes de base du G5 Sahel.

L’opposition de certains États du G5 Sahel à la présidence du Mali avait été interprétée par ce dernier comme une manœuvre d’un État extra-régional cherchant à isoler le Mali, pointant la France sans la nommer. Cela avait été perçu comme une instrumentalisation et un dysfonctionnement grave des organes du G5 Sahel, compromettant ainsi son mandat de mutualisation des moyens pour assurer la sécurité et le développement dans la région.

Le retrait du Burkina Faso et du Niger, suivant l’exemple du Mali, illustre une crise profonde au sein du G5 Sahel. Cette situation remet en cause l’avenir de la coopération régionale dans la lutte contre le djihadisme. Rappelons que les 3 pays qui ont quitté l’organisation (Mali, Niger, Burkina Faso) se sont unis au sein de l’Alliance des états du Sahel pour mutualiser leur force que ce soit sur le plan économique que le plan politique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *