L’administration Biden se trouve aujourd’hui au cœur d’une controverse diplomatique qui remonte aux promesses électorales faites par le président Joe Biden concernant la réévaluation des relations avec l’Arabie saoudite à la suite du meurtre de Jamal Khashoggi. Les critiques contre Biden émanent principalement de défenseurs des droits de l’homme et de certains membres du parti démocrate. Ils accusent le président d’avoir trahi sa promesse initiale de reconsidérer les liens avec l’Arabie saoudite, optant plutôt pour un rapprochement visant à contrer l’influence croissante de la Chine au Moyen-Orient.
Cette accusation survient précisément au moment du cinquième anniversaire de la mort de Khashoggi, tué par des agents du régime saoudien. La situation s’est encore compliquée avec les critiques croissantes à l’égard d’un nouveau traité de défense proposé entre Washington et Riyad, qui pourrait éventuellement conduire l’Arabie saoudite à accorder une reconnaissance officielle à Israël, un sujet sensible dans la région. Lors de son entrée en fonction, Joe Biden avait semblé s’orienter vers une politique visant à réduire le rôle traditionnel des États-Unis au Moyen-Orient, ce qui aurait inclus une distance prudente vis-à-vis de l’Arabie saoudite en réponse à l’indignation suscitée par le meurtre de Khashoggi.
Cependant, au fil du temps, le président a fait volte-face en affirmant lors d’une visite dans la région que les États-Unis resteraient « un partenaire actif et engagé » au Moyen-Orient, et qu’ils ne laisseraient pas un vide être comblé par la Chine, la Russie ou l’Iran. Les relations initialement froides entre l’administration Biden et l’Arabie saoudite ont commencé à se réchauffer, selon les analystes, en partie en raison des sanctions internationales déclenchées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février de l’année précédente.
Cette situation a poussé les pays occidentaux à rechercher activement des alternatives aux approvisionnements énergétiques russes, renforçant ainsi les liens avec les producteurs de pétrole du Golfe, dont l’Arabie saoudite. En juillet de l’année précédente, Joe Biden s’est rendu à Riyad, la capitale saoudienne, où il a eu un entretien avec Mohammed ben Salmane, le prince héritier. Les images des deux hommes se saluant chaleureusement ont fait la une des médias.
Cependant, le président a ensuite affirmé avoir personnellement tenu le prince héritier responsable du meurtre de Khashoggi, malgré les dénégations de ce dernier. L’administration a finalement statué que le prince héritier bénéficiait de l’immunité de chef d’État, ce qui signifie qu’il ne pourrait pas être tenu responsable devant un tribunal américain pour le meurtre de Khashoggi. Le journaliste vivait en exil aux États-Unis avant sa tragique disparition.