Un collectif composé d’environ une centaine de citoyens européens, incluant des ressortissants français, résidant au Burkina Faso, a exprimé son mécontentement vis-à-vis des récentes décisions prises par la France à l’égard du Burkina. Ils se disent touchés par les tensions diplomatiques croissantes entre les deux nations, sentiment exprimé dans une lettre ouverte adressée à Paris et relayée sur une plateforme en ligne. Parmi les mesures prises par la France et critiquées par le collectif, on retrouve la cessation de la délivrance de visas pour les Burkinabés, la classification de l’entièreté du Burkina Faso comme une « zone rouge », et la suspension de différents types de coopération, dont la culturelle.
Les membres du collectif estiment que ces décisions portent atteinte au vivre-ensemble et ont des conséquences notables sur divers projets bilatéraux, risquant de mener au licenciement de nombreux employés. En outre, les relations franco-burkinabés ont connu des moments tendus, particulièrement depuis le coup d’État militaire en septembre 2022, orchestré par le capitaine Ibrahim Traoré. La réponse française a inclus, entre autres, la suspension de l’aide au développement et des procédures d’adoption pour le Burkina Faso. En réplique, le Burkina Faso a expulsé l’attaché militaire de l’ambassade de France, évoquant des « activités subversives ».
Dans un contexte plus large, la France a aussi modifié ses relations avec d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, comme le Mali et le Niger. Une dimension supplémentaire de ces tensions concerne l’éducation supérieure. Suite à des « contraintes sécuritaires« , la France a décidé de suspendre les visas pour les étudiants venant du Sahel. Toutefois, il est important de noter que cette décision est présentée comme une « suspension » plutôt qu’une rupture, et n’affectera pas les étudiants actuellement en France.