Chassée du Sahel, la France tente une opération séduction envers les Africains

Dans le sud-est de la France, à Draguignan, un stage d’un nouveau genre attire l’attention. Trente officiers, français et africains, se rassemblent pour participer à une formation unique, témoignant d’une nouvelle approche française envers l’Afrique. Cette initiative survient alors que la France est confrontée à une débâcle militaire dans le Sahel, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger.

La formation à Draguignan se veut être un virage dans la politique militaire française. Emmanuel Macron, président français, souhaite refonder les relations militaires avec l’Afrique. Un haut responsable militaire français a souligné l’importance de ces liens durables et de projets pertinents et rapides.

Ces changements font suite à une période difficile pour la France au Sahel. Les opérations antijihadistes, comme Barkhane, ont pris fin avec le renvoi des soldats français du Mali en 2021. Emmanuel Macron a reconnu le besoin de réinventer la relation franco-africaine, en écho à un ressentiment croissant envers la France, ancienne puissance coloniale.

Un partenariat gagnant-gagnant est-il toujours possible ?

Le partenariat envisagé par la France se veut « gagnant-gagnant ». C’est du moins ce que réclament les africains, même au plus haut niveau. L’objectif est de proposer une coopération plus équilibrée et responsable. Sébastien Lecornu, ministre français des Armées, a annoncé une augmentation significative des places de formation offertes aux partenaires africains.

Des défis persistants

Cependant, cette stratégie de séduction ne masque pas les défis auxquels la France est confrontée. Arnaud Le Gall, député LFI-NUPES, insistait déjà, au lendemain du renvoi de la France du Burkina Faso et bien avant l’épisode du Niger, sur la nécessité de repenser la politique française en Afrique. Selon lui, l’échec français dans le Sahel devrait servir de catalyseur pour revoir les termes de coopération, en s’éloignant d’une approche exclusivement militaire. Il souligne également le danger pour Paris de l’influence russe, qui affaiblit l’influence française dans la région.

Cette nouvelle orientation de la France en Afrique reflète un désir de renouveler et de renforcer les liens avec le continent. La formation à Draguignan n’est qu’un début selon certaines sources, et elle marque une étape dans la quête de la France pour rebâtir sa présence et son influence en Afrique. Mais du côté de la jeunesse africaine, l’on reste sur ses gardes, la France étant accusée de vouloir une fois encore manipuler les africains.

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