L’Arabie saoudite, en quête d’options pour l’expansion de son secteur énergétique, fait l’objet de discussions internationales majeures. Les regards se tournent désormais vers une offre chinoise surprenante pour la construction d’une centrale nucléaire. Les implications de cette proposition suscitent des débats à plusieurs niveaux. La Chine National Nuclear Corp (CNNC), société d’État chinoise, a fait une proposition audacieuse visant à ériger une centrale nucléaire à l’est de l’Arabie saoudite, proche des frontières du Qatar et des Émirats arabes unis.
Des sources proches du gouvernement saoudien ont confirmé ces discussions. Toutefois, le ministère chinois des Affaires étrangères n’a pas officiellement confirmé cette offre, se contentant de souligner l’engagement de la Chine envers la coopération mutuelle avec l’Arabie saoudite, dans le respect des normes de non-prolifération. Cette proposition chinoise se pose en contradiction avec les projets américains en Arabie saoudite. Le royaume a déjà manifesté son intérêt pour un partenariat avec les États-Unis afin de développer un programme nucléaire civil.
Cependant, les États-Unis ont maintenu leur position stricte en matière de partage de technologie nucléaire, exigeant des garanties rigoureuses contre toute activité liée à la prolifération d’armes nucléaires. Les responsables saoudiens semblent percevoir l’exploration d’une collaboration avec la Chine comme un moyen de faire pression sur les États-Unis pour qu’ils assouplissent leurs exigences de non-prolifération. Ils envisagent également la possibilité de confier la construction des réacteurs de la centrale à la société coréenne Korea Electric Power, tout en évitant les contrôles de prolifération imposés par Washington.
Ce changement de cap potentiel s’inscrit dans le contexte des relations géopolitiques complexes de la région. L’Arabie saoudite, tout en cherchant à diversifier ses partenariats, a renforcé ses liens avec la Chine au cours de l’année écoulée. Cette relation s’est notamment cristallisée autour de la médiation chinoise entre l’Arabie saoudite et son adversaire régional, l’Iran. Cependant, ce virage vers la Chine suscite des inquiétudes, notamment en Israël. L’opposition israélienne à l’idée d’un programme nucléaire saoudien, conjuguée aux préoccupations sécuritaires, souligne la complexité des relations internationales en jeu. Israël, lui-même non signataire du Traité de non-prolifération et soupçonné de posséder l’arme nucléaire, s’attend à être consulté sur tout accord qui pourrait affecter sa sécurité nationale.