La dédollarisation désigne le processus par lequel des pays réduisent leur dépendance au dollar américain dans les transactions internationales, que ce soit pour le commerce, les investissements ou comme réserve de valeur. Cette démarche s’inscrit souvent dans une volonté d’affirmation de la souveraineté monétaire, de protection contre les fluctuations du dollar ou d’une recherche d’équilibre dans les rapports de force économiques mondiaux. Bien que le dollar américain occupe encore une place prépondérante dans le système financier mondial, le mouvement de dédollarisation gagne progressivement du terrain, notamment parmi les pays émergents et ceux cherchant à diversifier leurs réserves et moyens de paiement.
La dédollarisation est un phénomène croissant qui s’observe à travers le monde, où divers pays cherchent activement à minimiser leur dépendance au dollar américain pour leurs transactions internationales. Dans cette dynamique, Gazprom, le géant russe du pétrole, vient de faire une annonce majeure. Selon Alexandre Dioukov, son PDG, la société a presque totalement renoncé à l’usage du dollar américain et de l’euro pour le commerce de pétrole brut avec ses partenaires étrangers. Les transactions sont désormais principalement effectuées en yuans et en roubles.
Pas de difficulté selon la Russie
Cette décision significative intervient dans un contexte où le bloc économique BRICS, qui regroupe le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, aspire à un système financier mondial plus polycentrique. Ces nations cherchent à équilibrer les rapports de force économiques à l’échelle mondiale, réduisant ainsi la prédominance du dollar. La Chine, en particulier, est à l’avant-garde de cette transition, incitant activement à l’usage de monnaies alternatives, surtout la sienne, dans les échanges internationaux.
Lors du forum énergétique TNF à Tioumen en Sibérie, Dioukov a souligné que Gazprom ne rencontrait aucune difficulté pour recevoir ses recettes d’exportation en devises étrangères. Il a également précisé que la société n’utilisait pas la monnaie indienne pour ses règlements. Ces précisions montrent que la dédollarisation est une décision stratégique réfléchie, et non une mesure d’urgence prise face à des obstacles de change.
En Afrique aussi une dédollarisation dans certains secteurs
Au-delà de la Russie, d’autres pays montrent également une tendance croissante à la dédollarisation. Par exemple, la Zambie et la Chine ont récemment décidé d’utiliser leurs monnaies nationales pour leurs transactions bilatérales, cherchant à réduire les frais de change et à affirmer leur souveraineté monétaire. Cette évolution, qui reflète une volonté mondiale de diminuer la dépendance au dollar, pourrait potentiellement avoir un impact majeur sur la dynamique financière mondiale.
La déclaration de Gazprom est un indicateur de l’évolution des tendances économiques en Russie et dans certaines parties du monde. Alors que certains acteurs clés commencent à s’éloigner du dollar, il sera crucial d’observer comment cette dynamique se développe à l’avenir et quel impact elle pourrait avoir sur le commerce, les investissements et les relations internationales à l’échelle mondiale.