Le Tribunal Correctionnel et Civil de Sotouboua a rendu son verdict, le 22 décembre 2023, condamnant les sieurs NOUKOUSSOU Yaopi et IGAME Kouami, deux trafiquants spécialisés dans le commerce illégal de défenses d’éléphants à un an de prison dont six mois de sursis. Ils ont écopé chacun d’une amende de deux millions de francs CFA.
Deux autres présumés trafiquants complices, en fuite, ont également été condamnés par contumace. Ainsi, Koffi, le propriétaire des défenses d’éléphants, habitant au Ghana et n’ayant pas fait le déplacement à Blitta, a été condamné à soixante mois de prison ferme et a écopé d’une amende de cinq millions de francs CFA.
Beaugars, le premier démarcheur des défenses d’éléphants, n’ayant pas aussi fait le déplacement le jour de de la transaction, a été condamné par contumace à soixante mois de prison ferme et à une amende de cinq millions de francs CFA.
Les quatre trafiquants doivent solidairement payer à l’Etat Togolais, une somme de cinq millions de dommages et intérêts.
Ce type d’action juridique cadre parfaitement avec la vision de collaboration entre le Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières (MERF) et le réseau EAGLE-Togo qui s’active dans l’application des lois fauniques dans de nombreux Etats africains.
Les deux présumés trafiquants de défenses d’éléphants, ont été interpellés le 18 octobre 2023, par les agents de la Police Judiciaire de Blitta, en pleine négociation de vente de deux défenses d’éléphants en plus d’un morceau d’ivoire qu’ils ont enfoui dans des bananes plantains, le tout emballées dans un grand sac.
Arrêtés pour flagrant délit de détention, de circulation et de la commercialisation illégale de produits fauniques, ils sont d’abord mis en garde à vue à la Direction de la Police Judiciaire de Blitta, avant d’être déférés, le 23 octobre dernier, à la prison civile de Sokodé, après avoir reconnu les faits à eux reprochés, devant le procureur au Tribunal Correctionnel et Civil de Sotouboua.
Les défenses d’éléphants saisies selon les présumés trafiquants proviennent du Ghana voisin, via Assoukoko, une localité frontalière entre le Togo et le Ghana, avant d’être acheminées à Blitta pour transaction illicite.
Le trafic illicite auquel les deux présumés trafiquants et leurs deux autres complices ont tenté de se livrer, tombe sous le coup de l’article 796 du nouveau code pénal qui sanctionne toute personne qui fait circuler, vend, importe, exporte ou fait transiter les animaux sauvages, vivants, des trophées sans autorisation à une peine d’emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de cent mille à cinq cent mille francs CFA ou de l’une de ces deux peines.
L’article 761 de ce même code sanctionne aussi, toute personne qui détruit ou fait le commerce direct ou indirect sans droit d’espèces animales ou végétales à une peine d’un à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende d’un million à cinq millions de francs CFA sans préjudice de toute autre disposition au code.
Rappelons que l’éléphant est une espèce animale intégralement protégée aux plans national et international. Malheureusement, il continue à être décimé par les trafiquants de produits fauniques avides d’argent ; il est en voie d’extinction. Le Togo qui s’est engagé à protéger les espèces animales en voie d’extinction, reste vigilant et traque tous ceux qui entravent la loi en matière de protection de la faune sauvage. Les actes commis par les trafiquants de faune sauvage, ne peuvent demeurés impunis. Cette condamnation exemplaire vient une fois de plus traduire concrètement la volonté des autorités togolaises de se battre pour la protection de sa biodiversité.
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8 janvier 2024 par