Face à l’AES, la CEDEAO tâtonne mais veut séduire

La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se trouve à la croisée des chemins. Confrontée à l’émergence de l’Alliance des États du Sahel (AES), un bloc régional formé en réponse à ses propres politiques, la CEDEAO cherche désormais un équilibre délicat entre fermeté et diplomatie.

La tension entre la CEDEAO et l’Alliance du Sahel est palpable. Elle a commencé avec les tensions avec le Mali et le Burkina puis les sanctions imposées par la CEDEAO au Niger, qui ont suscité des réactions mitigées au sein de la région. L’intervention de la CEDEAO, bien qu’initialement perçue comme un moyen de maintenir l’ordre et la stabilité, a été interprétée par certains comme une ingérence excessive dans les affaires internes des États membres.

La CEDEAO va-t-elle changer de cap ?

Cependant, récemment, la CEDEAO semble changer de cap. L’organisation a annoncé une aide de 1,9 million de dollars à chaque pays de l’Alliance dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le Burkina devrait recevoir un million supplémentaire à cause du plus grand nombre de déplacés.

L’annonce par le président de sa commission, le diplomate gambien Omar Aliu Touray, d’une aide financière substantielle pour lutter contre le terrorisme au Niger, au Mali et au Burkina Faso, témoigne d’une stratégie de conciliation et de coopération. Cette aide, qui vise à renforcer la stabilité régionale et à répondre aux défis sécuritaires, pourrait être interprétée comme un geste pour regagner la confiance des pays membres de l’Alliance.

Encore des embûches pour une réconciliation

Néanmoins, la route vers la réconciliation est semée d’embûches. La CEDEAO doit non seulement composer avec les dynamiques internes de chaque État membre, mais aussi avec les critiques concernant ses méthodes. La perception d’intransigeance, en particulier après le coup d’État au Niger, a laissé des cicatrices profondes.

Le prochain sommet de la CEDEAO, prévu pour décembre à Abuja, est attendu avec impatience. Il pourrait être le théâtre de décisions cruciales, voire de changements de politique, qui pourraient soit solidifier, soit ébranler davantage les relations au sein de l’organisation. Les membres de l’Alliance des États du Sahel observeront de près les délibérations, prêts à décider de leur avenir au sein de la CEDEAO.

La CEDEAO se trouve à un moment décisif. La question demeure : la CEDEAO parviendra-t-elle à trouver le juste milieu entre fermeté et diplomatie, entre intervention et respect de la souveraineté des États? Seul l’avenir le dira.

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