Chassée du Mali, du Niger et du Burkina Faso, la France se concentre désormais sur d’autres théâtres d’opérations. Alors que la menace d’un conflit se profile à l’horizon du Caucase, la coopération militaire entre la France et l’Arménie s’intensifie. Face à l’impressionnante démonstration de force de l’Azerbaïdjan et de la Turquie avec les manœuvres « Mustafa Kemal Atatürk 2023 », Paris prend des mesures concrètes pour soutenir son allié arménien.
Au cœur de cette collaboration franco-arménienne, trois axes stratégiques ont été définis. Le renforcement des capacités opérationnelles de l’Arménie est l’un des piliers de cette coopération. Des instructeurs militaires français seront ainsi déployés en Arménie, notamment pour la formation au combat en montagne, le combat débarqué et le tir de précision. La livraison d’équipements, comme des jumelles de vision nocturne, est également prévue pour renforcer l’efficacité des troupes arméniennes sur le terrain.
Par ailleurs, dans le domaine de la défense aérienne, l’Arménie a fait l’acquisition de radars GM 200 de Thales. M. Lecornu a souligné l’importance de compléter ces systèmes de détection par des moyens d’intervention. C’est dans cette optique que la France a signé une lettre d’intention pour fournir des missiles sol-air Mistral 3 à l’Arménie, renforçant ainsi ses capacités défensives face à d’éventuelles agressions aériennes.
Un soutien clair
Le soutien français ne s’arrête pas là. Une « intimité stratégique » est recherchée avec l’Arménie, englobant des échanges étroits entre les deux pays. Cette collaboration se manifestera notamment par la nomination d’un conseiller militaire français à Erevan et par l’accueil d’élèves officiers arméniens dans des établissements militaires prestigieux en France.
La France, en réaction aux tensions grandissantes, a réaffirmé son engagement envers l’intégrité territoriale de l’Arménie. Le Quai d’Orsay a clairement signalé sa vigilance face aux ambitions de l’Azerbaïdjan dans la région. Les gestes de Bakou, notamment son désir de contrôler le « corridor de Zanguezour », sont perçus avec préoccupation par Paris.
Face aux inévitables critiques de l’Azerbaïdjan, la France reste ferme. M. Lecornu a précisé que les armements fournis à l’Arménie ont une vocation strictement défensive. Ils ne seront mis en œuvre qu’en cas d’agression sur le territoire arménien. Cette coopération renforcée est le reflet de la détermination française à préserver la paix et la stabilité dans une région au cœur de vives tensions.