Les récentes activités sous-marines russes dans les eaux européennes ont suscité une inquiétude croissante, notamment au Royaume-Uni qui a exprimé des préoccupations face à la présence de sous-marins russes près de ses côtes. Selon le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, la Russie est considérée comme la « menace numéro un » pour le Royaume-Uni, en évoquant les activités des sous-marins de Moscou déjà en 2021. Les itinéraires inhabituels empruntés par les sous-marins russes, déviants des routes typiques, laissent craindre une intensification de la course aux armements maritimes entre les grandes puissances.
Dans ce contexte, le passage du sous-marin russe B-265 Krasnodar au large des côtes françaises le dimanche 22 octobre, accompagné du remorqueur en haute mer Sergey Balk, a été particulièrement remarqué. Ce sous-marin, l’un des plus modernes de la marine russe, a été escorté successivement par les marines espagnole, française, britannique et belge au cours de son périple vers la mer Baltique, témoignant d’une coordination militaire européenne face à la mobilité navale russe.
L’absence notable de sous-marins russes en Méditerranée, due à la fermeture des détroits turcs conformément aux accords de Montreux, souligne le repositionnement stratégique de la Russie. Le B-265 Krasnodar, auparavant opérationnel en mer Noire, reflète l’adaptation de la marine russe aux contraintes géopolitiques actuelles, tout en exhibant ses capacités militaires modernisées.
Le B-265 Krasnodar, lancé en 2019, est un sous-marin de troisième génération capable de descendre à 300 mètres de profondeur et de naviguer à une vitesse de 20 nœuds. Armé de missiles d’attaque Kalibr, de torpilles et de mines, ce sous-marin a déjà fait parler de lui, notamment en raison de son utilisation contre l’Ukraine. Sa capacité à échapper aux détections sonar, lui valant le surnom de « Le trou noir » par la Marine américaine, accentue les inquiétudes quant à sa présence dans les eaux européennes.
La déclaration récente du président russe Vladimir Poutine sur l’éventualité d’utiliser les moyens navals russes « ailleurs » pendant le conflit en Ukraine ajoute une couche d’incertitude. Les initiatives de modernisation de la flotte sous-marine russe s’inscrivent dans un contexte où la Russie semble déterminée à étendre son influence navale dans la région, suscitant des inquiétudes accrues parmi les nations occidentales.
Face à cette menace grandissante, la coopération militaire entre nations occidentales se renforce. L’accord de défense trilatéral AUKUS, signé en 2021, en est un exemple probant, visant à doter l’Australie de sous-marins à propulsion nucléaire pour contrer l’influence croissante de la Chine et de la Russie dans la région Indo-Pacifique. Cette coopération internationale apparaît cruciale pour garantir la sécurité régionale et internationale dans un contexte géopolitique en constante évolution.