Au cours des deux dernières décennies, l’économie chinoise a réalisé des exploits qui ont retenu l’attention du monde entier. Partant d’une base industrielle relativement modeste au tournant du millénaire, la Chine est rapidement devenue l’usine du monde, produisant tout, des jouets aux technologies de pointe. Grâce à des taux de croissance annuels souvent proches de 10%, elle est devenue la deuxième plus grande économie du monde en termes de PIB nominal. L’innovation s’est accélérée, avec des géants de la technologie comme Alibaba et Tencent qui rivalisent désormais sur la scène mondiale.
L’initiative « Nouvelle route de la soie » de la Chine a étendu son influence économique bien au-delà de ses frontières, tandis que son programme spatial et ses avancées dans des domaines comme l’intelligence artificielle et les énergies renouvelables ont démontré une capacité à être à la pointe du progrès technologique. Ce formidable essor a permis à des centaines de millions de personnes de sortir de la pauvreté, transformant ainsi le paysage économique et social de la nation de manière spectaculaire.
La Chine bientôt la première puissance ?
Depuis des décennies, un récit économique dominant s’est formé : la montée inéluctable de la Chine pour surpasser les États-Unis et devenir la première puissance économique mondiale. Selon un récent rapport de Bloomberg qui cite des économistes américains, cet ordre des choses pourrait ne jamais se matérialiser. En dépit des prédictions précédentes, l’ascension rapide de la Chine vers le sommet de l’échelle économique mondiale semble avoir atteint un plateau avec les derniers problèmes de l’empire du milieu.
L’année dernière, le pays a connu l’une des progressions les plus lentes depuis des décennies, avec des projections pour l’avenir s’avérant encore moins prometteuses. Pour les économistes, la prédiction initiale d’un renversement de leadership au début des années 2030 semble maintenant improbable. Au lieu de cela, les États-Unis semblent maintenir fermement leur emprise sur la première place, s’appuyant sur un marché de l’emploi solide et une consommation intérieure robuste.
Un facteur clé dans ce revirement de fortune est l’impact de la pandémie de Covid-19 avec le confinement total d’une bonne partie de la société chinoise ce qui a créé un gros manque à gagner pour le pays. Alors que la Chine a connu un rebond économique post-pandémique initialement impressionnant, ce regain d’énergie s’est rapidement calmé. Des crises dans le secteur immobilier, une baisse des exportations et de la consommation, ainsi qu’une démographie en déclin, ont tous joué un rôle dans le ralentissement économique de la nation. En comparaison, les États-Unis ont montré une résilience économique remarquable, renversant plusieurs prédictions sombres faites pendant les mois les plus sombres de la pandémie.
Ce que la Chine en pense !
Cela dit, tout n’est pas sombre pour l’économie chinoise. En 2016, elle est devenue la première économie mondiale en termes de PIB en parité de pouvoir d’achat, un indicateur qui mesure le pouvoir d’achat réel des devises. Cependant, la Chine semble moins intéressée par ce titre symbolique et se concentre davantage sur ses propres défis internes, tels que l’éradication de la pauvreté rurale. De plus, bien que la Chine puisse surpasser temporairement les États-Unis en termes économiques bruts au milieu des années 2040, elle reste encore loin en termes de PIB par habitant, mettant en perspective les véritables défis auxquels elle est confrontée dans son voyage vers une prospérité nationale durable.
Malgré les critiques de l’Occident et les commentaires du président américain Joe Biden qualifiant la Chine de « bombe à retardement » Pékin reste optimiste. Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré que la croissance restait solide à 5,5% pour le premier semestre et que les mesures proactives étaient prises pour résoudre les problèmes économiques. Il a ajouté que ceux qui doutent du rôle de la Chine comme moteur de la croissance mondiale seront finalement contredits par les faits.