Ce 31 juillet est une journée cruciale dans l’histoire politique du Sénégal, le parti de l’opposant majeur, Ousmane Sonko, a été dissout par le gouvernement, laissant le pays en proie à une tension palpable. Cette décision intervient dans un contexte déjà très tendu, marqué par l’arrestation et l’inculpation de Sonko pour « appels à l’insurrection et complot contre l’autorité de l’État« , une suite d’événements qui ont semé le doute sur les intentions du président Macky Sall à quelques mois de l’élection présidentielle 2024.
Alors que les autorités affirment que cette dissolution a été motivée par les appels répétés du parti à des « mouvements insurrectionnels« , de nombreux soutiens de Sonko y voient une manœuvre politique visant à réduire la voix de l’opposition. Le gouvernement a également coupé l’accès à Internet sur les téléphones mobiles pour, officiellement, freiner la diffusion de « messages haineux et subversifs« . Ces mesures ont néanmoins alimenté la contestation, déclenchant des manifestations à Dakar et à Ziguinchor, la ville du sud du pays où Sonko est maire.
Les manifestations pro-Sonko a eu pour effet d’accentuer les tensions déjà vives, entraînant une série de manifestations qui ont malheureusement coûté la vie à au moins 16 personnes depuis le début du mois de juin. En réaction à son arrestation, Sonko a commencé une grève de la faim, qualifiant son traitement de « haineux, mensonger et oppressif » et appelant tous les prisonniers politiques à faire de même.
L’affaire a pris une tournure internationale avec l’intervention de l’avocat français Juan Branco, qui malgré un mandat d’arrêt international à son encontre émis par le Sénégal, a fait une apparition inattendue à Dakar pour soutenir Sonko. Cette crise politique est loin d’être terminée et le pays semble être à un tournant crucial de son histoire politique.