Le GARA soutient la CEDEAO et salue les efforts du Bénin

La restauration de l’ordre constitutionnel au Niger préoccupe le Groupe alternatif pour le renouveau africain (GARA). L’organisation panafricaine a examiné la situation politique dans le pays, ainsi que les graves répercussions pour la sous-région, et adopté une déclaration au terme d’une session mercredi 27 septembre 2023. Adrien Poussou, membre du conseil exécutif, a exposé la position du GARA dans la crise que connait le Niger lors d’un point de presse ce jeudi 28 septembre 2023 à Cotonou. Il a encouragé les initiatives de la CEDEAO et félicité le Bénin pour ses efforts dans la recherche de solution pour la restauration de l’ordre constitutionnel au Niger.

« Si les putschistes de Niamey réussissent leur coup, s’ils destituent le président Mohamed Bazoum, s’ils le tuent, s’ils le jettent en exil ou en prison, c’en serait fini de la démocratie en Afrique. Ce serait la mort de la chose instituée, la réactualisation des putschs, la porte ouverte aux médiocraties », c’est ce qu’a laissé entendre Adrien Poussou, membre du conseil exécutif du Groupe alternatif pour le renouveau africain lors d’un point de presse ce jeudi 28 septembre 2023, déplorant la situation politique au Niger après le coup d’Etat contre le président Mohamed Bazoum. Pour lui, « c’est au Niger et maintenant que se joue l’avenir de la démocratie en Afrique ». Il a félicité le président Mohamed Bazoum pour le refus opposé aux putschistes pour la signature d’une démission qui, d’après le GARA, « scellerait la mort des institutions du Niger et donnerait « carte blanche aux militaires félons », évitant ainsi le basculement du pays vers des lendemains incertains. « La CEDEAO est en droit, la CEDEAO est en devoir, d’agir le plus vite et par tous les moyens pour le libérer des mains de ses ravisseurs et le rétablir dans ses droits », a-t-il lancé, préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays.

Des attaques terroristes qui remettent en cause les capacités des putschistes

Depuis le coup d’Etat au Niger, une dizaine d’attaques de groupes armés terroristes a été enregistrée. Le nombre de victimes est estimé à plus de 70 dont environ 40 soldats nigériens. Cette situation selon le GARA, menace gravement la stabilité de la région et compromet dangereusement les actions menées contre les terroristes. Il révèle par ailleurs, « l’impuissance du général Abdourahamane Tiani devant les défis sécuritaires et son incapacité à protéger ses compatriotes », a souligné Adrien Poussou. Le putsch selon lui, a eu lieu « dans un contexte particulièrement encourageant en matière de lutte contre les djihadistes, à l’initiative du président Mohamed Bazoum, qui a fait preuve d’un réel volontarisme dans ce domaine depuis son élection ». Une politique qui avait commencé à produire des résultats positifs avec le budget de la défense qui a doublé entre 2021 et 2023 pour atteindre 668 millions d’euros, soit 13,5 % du budget national, a rappelé Adrien Poussou.

Des appels à la restauration des institutions légitimes du Niger

Le conseil exécutif du GARA a par ailleurs invité le chef de la junte, le général Abdourahamane Tiani, qu’il tient pour responsable de la situation, à entendre les appels à la raison et à favoriser la restauration des institutions légitimes du Niger. Il a exhorté pour ce faire, toutes les parties prenantes du dossier nigérien à contribuer activement à la mise en œuvre de la Feuille de route adoptée par la CEDEAO lors du sommet extraordinaire du 30 juillet 2023. L’organisation a encouragé les autres membres de la communauté internationale à intensifier les pressions sur les membres de la junte en vue d’une issue rapide de la crise.

Le conseil exécutif dit regretter le départ de la France au Niger, compte tenu de son « apport inestimable » dans la lutte contre les groupes armés terroristes dans le Sahel. Il a dénoncé ensuite « les néopanafricains du numérique, ces anti-impérialistes autoproclamés au discours virulent et clivant qui tentent, avec un certain succès, d’offrir comme seule alternative à la jeunesse montante, le mirage des « nouveaux partenaires », qui n’est rien d’autre que de l’affairisme mâtiné d’autoritarisme et de militarisme ».

A l’entame, Adrien Poussou a félicité le gouvernement du Bénin pour son « adhésion pleine et entière » aux résolutions de la CEDEAO, et ses efforts pour leur stricte application ; et ce, malgré les nombreux défis d’ordre intérieur qu’elles impliquent. Il a également exprimé sa reconnaissance au président Patrice Talon pour l’intérêt particulier qu’il porte à la situation au Niger, et son implication personnelle dans la recherche de solution.

F. A. A.

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28 septembre 2023 par F. Aubin Ahéhéhinnou

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