Le Système des Nations Unies au Bénin a célébré l’édition 2024 de la Journée Internationale du Souvenir des Victimes de l’esclavage et de la Traite transatlantique des esclaves à travers un panel de discussion, ce jeudi 28 mars, au Centre Culturel de Rencontre International John Smith de Ouidah. C’est avec l’appui technique du Comité de préfiguration de la Cité-Musée de Ouidah et l’implication de l’Agence nationale des Patrimoines touristiques et du ministère de la Culture.
« Créer une liberté mondiale : lutter contre le racisme par la justice dans les sociétés et entre les nations ». C’est sous ce thème que la Journée Internationale du Souvenir des Victimes de l’esclavage et de la Traite transatlantique des esclaves a été célébrée cette année. Commémorée depuis 2007 chaque 25 mars, cette journée rend hommage aux victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique. Selon le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies au Bénin, Salvator Niyonzima, cette célébration est l’occasion de donner la parole aux acteurs-animateurs des mémoires, représentants des communautés dépositaires. Il s’agit de « communiquer sur les différentes initiatives en cours, fédérer les efforts autour d’un message de sensibilisation sur le devoir de mémoire et son rôle dans l’éducation préventive des crimes contre l’humanité surtout à l’endroit de la jeunesse ».
L’esclavage, rappelle-t-il, a été aboli à partir de 1863 mais cela n’a effacé ni les traces ni la douleur. « A nous qui n’avons pas directement connu cette horreur, cela nous laisse un devoir. Devoir de mémoire certes, mais aussi devoir d’hommage », a affirmé Salvator Niyonzima. Il soutient que « malgré les conditions indescriptibles, tous ces hommes, toutes ces femmes et leur descendance ont réussi à sublimer la douleur en une énergie créatrice pour léguer à l’humanité entière un patrimoine d’une richesse immense, dans les domaines des arts, de la connaissance et de la pensée, de la politique, de la spiritualité et de l’éthique ».
Le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies au Bénin s’est réjoui aussi des nombreuses initiatives permettant de briser le silence autour de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves et d’inculquer aux générations futures, les leçons et l’héritage de cette tragédie. Au titre des initiatives, il y a entre autres le programme « En mémoire de l’esclavage » du département de l’ONU pour la communication globale ; le Projet des Routes des personnes mises en esclavage de l’UNESCO etc. Salvator Niyonzima a annoncé que l’UNESCO, en collaboration avec l’Université Brown (USA), mène une initiative innovante pour aborder et redéfinir le concept de racisme dans les sociétés contemporaines.
Au nom du ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, le directeur du Patrimoine culturel, Dr Paul Akogni a salué l’organisation du panel de discussion des acteurs-animateurs. A l’en croire, il est important de marquer périodiquement un arrêt « pour nous souvenir, nous recueillir et pourquoi pas nous repenser ». « C’est d’ailleurs la raison pour laquelle depuis quelques années, le gouvernement du président Patrice Talon s’emploie à aménager, réaménager, restaurer, réhabiliter, valoriser et promouvoir les sites marquants de la route des personnes mises en esclavage », a-t-il indiqué.
Toute la ville de Ouidah, poursuit Dr Paul Akogni, est en chantier « pour devenir dans les mois à venir une véritable Cité-Musée où nous pourrons voir et revoir les témoignages matériels de cette triste histoire ». Il n’a pas manqué de remercier tous les partenaires locaux et étrangers qui aident le gouvernement béninois, à maintenir allumer la flamme du souvenir.
Une dizaine de panélistes, acteurs-animateurs des mémoires de la traite transatlantique ont présenté leurs différentes initiatives. Ils ont donné des messages de sensibilisation contre l’oubli et le devoir de mémoire. Le panel a été aussi l’occasion pour les participants d’exposer leurs diverses préoccupations et d’avoir des réponses pertinentes. La Chargée de mission Culture et Arts du Président de la République, Coline-Lee Toumson-Venite s’est réjouie de ce moment de dialogue des acteurs-animateurs des mémoires de la traite transatlantique avec les communautés dépositaires à Ouidah. A l’issue du panel, les participants ont visité l’exposition de 10 photos murales sur la thématique de l’édition 2024, au Centre culturel des rencontres John Smith de Ouidah.
Akpédjé Ayosso
Quelques photos
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29 mars 2024 par