En prélude à la Journée Mondiale pour l’industrialisation de l’Afrique célébrée chaque 20 novembre, L’économiste du Bénin a réuni trois experts pour débattre des défis liés à l’industrialisation réussie de l’Afrique. Le spécial Club de L’économiste s’est tenu, vendredi 17 novembre 2023, au siège du journal à Cotonou.
ʺMarché et échelle : Déverrouiller l’Industrialisation grâce au commerce intra-africainʺ. C’est autour de ce thème que l’expert industriel Arsène Fado ; le spécialiste de la diplomatie économique Coffi Dieudonné Assouvi et Crépin Okouolou Directeur général de la Sonimex SA ont échangé, vendredi 17 novembre sur le spécial Club de L’économiste.
Pour le spécialiste de la diplomatie économique, Coffi Dieudonné Assouvi, « l’Afrique n’est pas totalement prête pour le développement notamment le développement industriel ». Un avis que ne partage pas le second panéliste, Crépin Okouolou, Directeur général de la Sonimex SA. A l’en croire, le « continent a amorcé l’élan pour pouvoir se développer et prendre en main son industrialisation ».
Coffi Dieudonné Assouvi insiste sur ce qui manque que pour l’industrialisation soit effective en Afrique. « Le premier élément déterminant, c’est la volonté politique. Et, cette volonté politique se manifeste sur plusieurs plans. Il y a le cadre législatif qui doit être un cadre attrayant qui encourage l’industrie. (…). Il faut une politique pour les Etats mais aussi une politique industrielle africaine », a-t-il expliqué. L’objectif est de mettre en place des « industries intégratrices ».
L’autre élément important, selon le spécialiste de la diplomatie économique, est une « politique éducative » pour agir sur la « qualité de la formation ». Car, déplore Coffi Dieudonné Assouvi, « on pouvait faire appel à des compétences locales pour faire face au montage des zones économiques » qui ont été mises en place en Afrique grâce à des expertises étrangères.
L’autre déficit mis en avant par Arsène Fado, expert industriel au sein du département investissement de la Caisse des Dépôts et Consignation du Bénin (CDC-Bénin),
c’est l’inexistence des chaînes des valeurs. « Nous avons beaucoup de pays africains qui sont leaders dans la production du coton.
Mais, malheureusement, lorsqu’on décide d’intégrer la chaîne de valeur ; combien de sociétés africaines participent à ces usines-là », a-t-il expliqué de façon imagée.
Selon les panélistes, on ne peut réussir l’industrialisation si on ne se positione pas sur les champs porteurs de demain. Les industriels doivent alors une vision. Ceux-ci sont appelés également à se faire former.
En ce qui concerne le Bénin, l’industrialisation est en marche notamment à travers la mise en place de la Zone Industrielle de Glo-Djigbé-Zè. « Il faut que nous encouragions cela », a indiqué Crépin Okouolou Directeur général de la Sonimex SA. « C’est le rôle de l’Etat de créer des Zones économiques, mais nous avons beaucoup de régions dans le pays où il y a des matières premières. On peut créer de petites zones économiques locales dans ces régions-là pour augmenter la transformation », a plaidé Arsène Fado.
L’industrie béninoise est confrontée à des défis liés à l’énergie, à la formation des acteurs.
A cela, s’ajoutent, les difficultés d’accès à la clientèle pour les industriels installés dans la Zone économique de Sèmè-Podji et une discordance entre le coût de l’énergie dans la zone et la GDIZ, selon Crépin Okouolou.
Arsène Fado croit savoir que les défis liés à l’énergie doivent appréhendés comme une opportunité d’investissement.
Les panélistes ont plaidé pour une révision des curricula de formation.
Le président du Conseil des Investisseurs Privés du Bénin (CIPB), Roland Riboux a donné des éclairages au cours des échanges notamment sur les facteurs de la non effectivité du marché africain.
Marc MENSAH
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19 novembre 2023 par