Au fil des années, les BRICS, ces cinq nations – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud – ont continué à s’affirmer sur la scène internationale, cherchant des moyens d’accroître leur influence indépendamment de l’hégémonie occidentale. Leur dernière initiative? L’instauration d’un nouveau classement universitaire qui se veut être à la fois indépendant et basé sur des indicateurs qualitatifs. Cette démarche vise à offrir une alternative aux classements actuels, qui sont souvent perçus comme biaisés en faveur des institutions occidentales.
La décision de créer ce classement a été prise à la lumière des restrictions politiques imposées à certaines universités, en particulier en Russie, les empêchant de figurer de manière significative dans les classements mondiaux existants. Le vice-ministre russe de l’Enseignement et des Sciences, Konstantin Moguilevski, souligne à cet égard l’urgence de la mise en place d’un classement objectif, qui bénéficie de la confiance universelle, à l’abri des pressions et sanctions politiques occidentales.
Cependant, cette initiative n’est pas seulement la réponse à une défiance orientée contre le bloc occidental. Elle survient dans un contexte où de plus en plus d’institutions académiques, même au-delà des BRICS, expriment leur mécontentement face aux méthodes des classements traditionnels. Par exemple, en Corée du Sud, plusieurs universités ont récemment manifesté leur désaccord, critiquant notamment le manque de transparence du célèbre classement QS. De même, des universitaires africains ont également remis en question les indicateurs utilisés par ces classements.
Il reste encore des zones d’ombre concernant ce nouveau classement des BRICS. Bien qu’on sache qu’il mettra l’accent sur des critères qualitatifs, contrairement à ses homologues occidentaux qui privilégient les indicateurs quantitatifs, les détails précis de sa méthodologie n’ont pas encore été révélés. Toutefois, ce projet s’inscrit dans le cadre plus large des réformes entreprises par le bloc des BRICS dans le domaine de l’éducation. Parmi ces réformes, on compte également des efforts pour la reconnaissance mutuelle des qualifications académiques, l’amélioration de la scolarisation des jeunes et le développement des compétences en adéquation avec un monde en perpétuelle évolution.
En somme, cette initiative des BRICS peut être perçue comme un pas de plus vers la décentralisation du pouvoir académique mondial. Elle offre également l’espoir d’une représentation plus équitable des institutions académiques à travers le monde, en s’affranchissant des influences politiques et en mettant l’accent sur la qualité plutôt que sur la quantité.