Les conséquences probables des retraits à la CEDEAO (L. Zinsou)

L’économiste franco béninois et ex premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou a présenté sur Rfi, mercredi 31 janvier 2024, les implications socio-économiques liées au retrait de la CEDEAO annoncé par le Mali, le Burkina et le Niger le 28 janvier dernier.

« Quand le Mali, le Burkina Faso et le Niger auront quitté la Cédéao, des droits de douanes vont s’appliquer pour faire entrer leurs marchandises dans les pays membres de la communauté économique. Cela risque donc d’être un petit peu plus difficile pour les entreprises de ces pays qui travaillent déjà dans toute la région, mais aussi pour attirer de nouveaux investisseurs », a expliqué Lionel Zinsou, mercredi 31 janvier 2024 à Rfi.

L’ex premier ministre béninois ajoute que les « vont être aussi plus compliquées pour les services de transports et les ports, puisque les pays de l’Alliance des États du Sahel (formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger en septembre 2023) ». Car ces pays fournisseurs en denrées animales étant « enclavés » « ne peuvent pas évacuer leurs productions vers le Nord en traversant le désert algérien », selon Lionel Zinsou.

« (…) Il est impossible que ces pays s’isolent, car d’un bout à l’autre de la Cedeao, les échanges de population sont trop importants. Les éleveurs qui font de la transhumance vont continuer de passer à travers les frontières qui sont poreuses », a-t-il ajouté en ce qui concerne les échanges.

Mais les liens ne seront pas rompus entre ces pays sahéliens et les autres pays frontaliers. « Ce n’est pas la fin de l’histoire. On ne peut pas couper les pays les uns des autres, car ils sont beaucoup plus intégrés qu’on ne le croit. Les statistiques douanières ne prennent pas en compte le commerce informel, qui est très important. Par ailleurs, il faudra bien évacuer l’uranium et le pétrole du Niger par le Bénin, ou encore envoyer de l’électricité de la Côte d’Ivoire jusqu’au Mali. Même d’un simple point de vue culturel et humain, les pays sont trop liés pour qu’ils s’isolent. Il faudra traduire ça institutionnellement : soit par des accords bilatéraux, soit par un compromis avec la Cédéao, soit par un régime particulier », a indiqué Lionel Zinsou.

M. M.

Lire l’entretien en intégralité [1]

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1er février 2024 par Ignace B. Fanou,
Marc Mensah

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