Le Mali est à un tournant crucial de son histoire, et chaque décision prise a des répercussions sur la stabilité du pays. Le Colonel Malick Diaw, président du Conseil national de transition, l’a souligné avec gravité lors de sa récente intervention. Évoquant les défis sécuritaires auxquels le pays est confronté, notamment face aux groupes extrémistes, il a déclaré: « La sécurité est la priorité absolue« .
Tout en insistant sur l’importance de l’unité nationale et refusant catégoriquement la partition du pays, Diaw a fait ressortir la nécessité d’une collaboration étroite entre le gouvernement malien et les forces internationales. C’est dans ce contexte tendu que les forces armées maliennes (FAMa) ont réalisé un exploit majeur en prenant le contrôle de la localité stratégique d’Anéfis. Cette victoire s’inscrit dans une série de mouvements visant à établir la sécurité et la stabilité dans les zones récemment reconquises.
L’ONU accusée se défend
Toutefois, alors que cette prise de contrôle est célébrée par certaines parties, d’autres restent préoccupées par les tensions persistantes dans le nord-est du pays, en particulier autour de la ville de Kidal. Le calendrier de départ des Casques bleus, initialement prévu pour septembre depuis les bases d’Aguelhoc et de Tessalit, est devenu un sujet de discorde.
Ces forces de l’ONU n’ayant pas encore quitté ces bases, les rebelles du CSP accusent la Minusma de retarder leur départ pour favoriser les forces maliennes. En réponse à ces allégations, Fati Kaba, porte-parole de la Minusma, a affirmé que le désengagement débuterait à partir de la mi-octobre, rejetant ainsi toute idée d’un agenda caché.
L’enjeu de Kidal
L’enjeu s’intensifie avec l’approche du départ de la Minusma de Kidal, prévu à la mi-novembre. Les autorités maliennes de transition voient ce mouvement comme une reconquête légitime de leur territoire. Pourtant, le CSP, qui contrôle ces régions depuis l’accord de paix de 2015, y voit une violation de cet accord, insistant sur le fait que toute occupation de ces camps aurait dû être discutée préalablement.
Clarifiant la position des Nations Unies, Fati Kaba a rappelé que les bases seraient remises aux représentants civils de l’État malien, qui décideraient ensuite de leur utilisation. « La restitution est basée sur le principe de rétrocéder ces emprises à l’État malien, et nous le faisons auprès de représentants civils de l’État malien. Une fois rétrocédées aux autorités civiles maliennes, l’État malien décide de l’affectation des emprises qu’on aura quittées. » a-t-il rappelé. Face à cette situation complexe, la Minusma sollicite la coopération de toutes les parties afin de garantir son retrait sécurisé du Mali d’ici le 31 décembre.