Les tensions entre les rebelles touaregs et l’armée malienne ont des racines historiques profondes et ont été une source majeure d’instabilité au Mali depuis plusieurs décennies. Les Touaregs, un groupe ethnique nomade berbère vivant principalement dans le nord du Mali, ont revendiqué à plusieurs reprises une plus grande autonomie, voire une indépendance totale de leur région qu’ils appellent l’Azawad. Ces revendications ont conduit à plusieurs insurrections contre le gouvernement central de Bamako. Bien que des accords de paix aient été signés à divers moments pour mettre fin aux hostilités, des affrontements sporadiques continuent d’éclater, exacerbés par des enjeux tels que la pauvreté, le changement climatique et l’ingérence d’acteurs extérieurs.
La complexité de la situation est également accentuée par la présence de groupes extrémistes dans la région, qui exploitent souvent ces tensions à leur avantage. Depuis quelques jours, les rebelles touaregs défient ouvertement le pouvoir central de Bamako. Une tentative de prise d’une ville s’est semble-t-il achevée par une déroute des rebelles. L’armée malienne qui contrôle la ville a communiqué il y a quelques heures sur l’opération qui s’est soldée par un échec des touaregs.
Une riposte des Forces armées maliennes
En effet, ce mardi 12 septembre 2023, un événement majeur a secoué la localité de Bourem, au Mali. À 09h20 précisément, l’armée malienne a été confrontée à une attaque perpétrée par des rebelles touaregs (que le pouvoir malien qualifie de terroristes) équipés de véhicules piégés. Forte d’informations précises, elle a pu combiner des actions aériennes et terrestres pour repousser cette agression.
Selon le communiqué de l’État-major Général des Armées, l’efficacité de leur intervention a permis de mettre en déroute les assaillants. Ces derniers, dans leur fuite précipitée, se sont dirigés vers le Nord, en particulier vers les secteurs de Agamor et Almoustarat, laissant derrière eux de nombreux compagnons. Les opérations de ratissage se poursuivent actuellement et la localité est désormais sous contrôle.
Le bilan fait par les FAMA
Plus tôt le même jour, à 07h30, l’armée malienne a ciblé un rassemblement de véhicules au Nord-Est de Bourem. Ces véhicules étaient en phase de préparation pour lancer d’autres attaques. Une série de frappes a été lancée, visant également une seconde colonne en direction de Bourem. Le bilan provisoire de cette journée mouvementée s’établit ainsi : du côté de l’armée, 10 soldats ont été tués et 13 blessés, ces derniers ayant été évacués sur Gao. En ce qui concerne les assaillants, 46 ont été neutralisés, dont trois responsables à Bourem et ses environs. Plus de 20 véhicules, dont certains équipés d’armes, ont été détruits.
Face à ces actes, l’État-major Général des Armées a réaffirmé son engagement envers la protection du territoire national et de ses citoyens. Condamnant les actions barbares de ceux qui s’en prennent à des civils sans défense, il a également présenté ses condoléances aux familles des soldats tombés au combat et souhaité un prompt rétablissement aux blessés. La zone reste sous haute surveillance, assurant ainsi la poursuite des opérations de sécurité.