Tout comme le Sahara qui constitue une démarcation naturelle entre l’Afrique du Nord et l’Afrique Noire, la Mauritanie est au carrefour des cultures du continent africain. Le pays a une population pluri-ethnique, composée de Maures Blancs, Maures Noirs et d’Africains. Les régions du sud sont aussi peuplées de tribus originaires du Sénégal et du Mali comme les Peuples, les Wolofs ou les Bambaras. Le pays, recouvert à 70% par le désert du Sahara, a néanmoins subi l’influence de ses voisins septentrionaux, à travers son histoire. Aujourd’hui, l’influence de la culture arabe se ressent à travers la société, la religion et l’économie mauritanienne.
L’Histoire de la Mauritanie
Si la Mauritanie affiche aujourd’hui sa nouvelle identité arabe, le pays a autrefois été colonisé par les tribus en provenance d’Afrique Noire. Au 10ème siècle, L’empire du Ghana, représenté par le peuple Soninkés annexe le territoire pour développer son commerce d’or et de sel. Après la chute du royaume de Ouagadougou, cet ancien peuple de voyageurs se sédentarise dans le sud du pays, le long du fleuve Sénégal. Après avoir conquis la principale ville berbère d’Aoudaghost, centre névralgique économique entre le nord et le sud, les Soninkés se convertiront et propageront l’islam et l’ont propagé dans les régions avoisinantes.
Plus tard, la dynastie berbère des Almoravides s’empare de la zone autour du fleuve Sénégal et y fonde son empire. Le leader de ce mouvement religieux malékite sunnite, Abdullah Ibn Yassin s’empare des villes d’Aoudaghost, d’Awlil et de Sijilmassa. L’annexion de ces places stratégiques n’a pas été faite au hasard puisqu’elles se situent au milieu d’un empire qui s’étend du sud de l’Espagne jusqu’au bord du fleuve de Gambie.
Au 15eme siècle, une tribu originaire de la région égyptienne, les Banus Hassan, combat les Iznagens et créent, pour la première fois, un ensemble arabo-berbère composé de la population pluriethnique locale. C’est ainsi que la société des Beidanes, premiers descendants des Arabes-Maures, verra le jour.
Dans son histoire récente, la Mauritanie a été, comme beaucoup de pays africains, colonisée par les grandes puissances mondiales. Après plus de 60 années à subir la présence française, l’indépendance est finalement proclamée en 1960. Aujourd’hui, le pays est reconnu par l’ONU en tant que membre éminent de la Ligue des États arabes.
Les secteurs économiques de la Mauritanie
Comme la majorité de la population mondiale, la pandémie de Covid et le conflit entre la guerre et l’Ukraine ont impacté négativement l’économie mauritanienne. Les principales sources de revenus du pays se concentrent dans l’extraction d’or, d’argent, de fer et de cuivre. Les minerais représentent aujourd’hui plus de 70% des exportations totales du pays. Une manne financière conséquente pour ce pays dont l’économie reste encore peu diversifiée. L’autre principal secteur, est celui de la pêche. La côte atlantique mauritanienne est réputée pour être une des eaux les plus poissonneuses au monde. Plus d’un million d’espèces (thons, calamar, sardines, merlu, dorades, soles, huîtres…) sont ainsi pêchées chaque année. La population locale en consomme une bonne partie pendant que le reste est exporté en Europe, principalement.
Le gouvernement mauritanien tente d’améliorer les chiffres du secteur, en implantant des usines de transformations dans les zones d’activité. Cela permettrait de créer des emplois et de diversifier les revenus issus de la pêche. Située à 500 km de Nouakchott, la ville d’Oued hibou devrait accueillir prochainement des unités de transformation et de congélation, ainsi qu’une usine pouvant produire jusqu’à 100 000 conserves par jour. Les secteurs des industries créatives et du tourisme pourraient se développer dans un futur proche. L’ouverture sur le monde se fait à travers les réseaux sociaux et les jeux en ligne en langue arabe, ainsi qu’à travers l’industrie cinématographique des pays arabes.
La Mauritanie : une société pluri-ethnique
Une autre richesse, incontestable, du pays réside dans le brassage ethnique des Mauritaniens. Le pays se divise en plusieurs catégories : les Arabes ou Maures Blancs, appelés aussi les Beidanes, les Africains et les Maures Noirs, descendants d’esclaves. Les tribus Beidanes, Bafours, Haratins, Peuls, Soninkés, Wolofs et Bambaras se répartissent du nord au sud du territoire. La hiérarchisation sociétale est similaire au système de caste que l’on connaît en Inde. Ici, ce sont les Maures blancs berbères qui sont en haut de l’échelle sociale, suivis des Africains Noir puis, des Maures Noirs. La langue officielle du pays est l’arabe depuis 1991. On distingue l’arabe classique, dit littéral, l’arabe moderne et l’arabe hassanya. On y retrouve aussi les dialectes Peuls, Wolofs, Zenagas ou Soninkés.
Quelle place pour la religion chez les Mauritaniens ?
La Mauritanie est une terre de brassage ethnique mélangeant influences berbères, africaines et égyptiennes. Néanmoins, le territoire subsaharien a toujours été sous l’influence arabe, et ce, depuis la période des Beidanes. L’islam, déjà démocratisé dans les régions voisines du Sahara, est naturellement et officiellement devenu la religion d’État, en 1991. Aujourd’hui, plus de 99% de la population est de confession musulmane sunnite malékite, pour tout juste 1% de confession catholique. Le courant du Malékisme est un des quatre courants de la philosophie sunnite.
Ce courant s’inspire des traditions des premiers habitants de la ville saoudienne de Médine, et utilise comme principe méthodologique, la Maslaha qui prend en compte l’intérêt de ses fidèles pour constituer sa propre jurisprudence islamiste.
Aujourd’hui, la Mauritanie se démarque des autres pays de la Ligue des États arabes grâce à son brassage culturel et ethnique. Certains spécialistes de la culture arabe prétendent même que le pays représente le berceau de la civilisation musulmane.