Le Niger, pays d’Afrique de l’Ouest, fait face à une situation politique tendue alors que des militaires des Forces de défense de sécurité (FDS) ont annoncé leur intention de mettre « fin au régime » du président Mohamed Bazoum. Ce dernier est actuellement séquestré par des membres de la garde présidentielle depuis plus de 24 heures. Le coup de théâtre a pris une tournure inattendue lorsque le chef d’état-major des armées du Niger a déclaré, via son compte Twitter, « souscrire à la déclaration » des putschistes, qui avait été lue la veille à la télévision nationale.
Cette prise de position de haut rang au sein de l’armée soulève de nombreuses questions quant aux raisons qui ont conduit à un tel soutien à l’égard des putschistes. Le communiqué, signé par le général Abdou Sidikou Issa, avance comme justification à cette décision la volonté d' »éviter une confrontation meurtrière« . Cependant, la présidence du Niger n’a pas encore réagi à ce soutien surprenant, laissant planer le doute quant à l’attitude qu’elle adoptera face à cette crise politique en cours.
Dans un contexte de vives tensions, le président Bazoum a réussi à communiquer avec le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, au cours de la nuit qui a suivi la prise de contrôle des putschistes. De plus, il a tenu à rassurer la population en publiant un message sur Twitter affirmant que les acquis démocratiques du pays seraient « sauvegardés« . Toutefois, la situation demeure incertaine, et les conséquences potentielles de cette crise politique sont encore difficilement prévisibles. Dans la nuit d’hier mercredi à ce jeudi, des hommes en uniformes ont assuré avoir pris le pouvoir et déposer le président Bazoum.
Jusque -là, nous n’avons pas la confirmation que Bazoum a démissionné de son poste de président de la République. Malgré la séquestration du président et de sa famille à la présidence, le ministre des Affaires étrangères, Hamoudi Massoudou, a déclaré que le chef de l’État était « en bonne santé » et que son intégrité physique n’avait pas été menacée. Cette déclaration vise sans aucun doute à apaiser les inquiétudes grandissantes tant au niveau national qu’international. Avec ce soutien inattendu du reste de l’armée au putschiste, tout porte à croire que le putsch est consommé.
Mission compliquée
Depuis hier, nous avons annoncé qu’une nouvelle mission s’est ajoutée à celles déjà confiées au président béninois Patrice Talon par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Dans la matinée de ce jeudi, nous avons appris que le numéro un béninois s’est rendu au Niger pour sa mission après un bref passage au Nigéria. Au regard des derniers développements, la situation s’annonce compliquée et certains analystes s’interrogent sur les chances de réussite de la mission confiée au numéro un béninois par la CEDEAO. Les prochaines heures permettront d’avoir une idée plus claire sur la situation sur le terrain.