Face à une possible déstabilisation de la région de l’Afrique de l’Ouest, l’Algérie a fait entendre sa voix, exhortant à la retenue face à une éventuelle intervention militaire étrangère visant à rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Un coup d’État militaire a renversé le président nigérien Mohamed Bazoum la semaine dernière, provoquant une condamnation internationale et des appels à son rétablissement. Cependant, l’Algérie insiste sur le fait que le retour à l’ordre constitutionnel doit être atteint par des moyens pacifiques.
Ce coup d’État, dirigé par le général Abdourahamane Tchiani, chef de la Garde présidentielle, a conduit à la détention du président Bazoum dans le palais présidentiel. La réaction internationale a été rapide et unanime, exigeant le retour du président démocratiquement élu, avec des menaces de couper les liens, d’arrêter l’aide et même d’intervenir par la force « si nécessaire ».
Face à ces tensions, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a nié toute intention d’intervention militaire de la France au Niger. En revanche, le Burkina Faso et le Mali ont exprimé une position plus ferme, avertissant que toute intervention militaire visant à rétablir le président Bazoum serait considérée comme « une déclaration de guerre ». Ils ont également souligné leur soutien au Niger en ces temps de troubles politiques.
Le Burkina Faso et le Mali font front commun pour soutenir les militaires du Niger
Ces deux pays ont non seulement condamné l’approche punitive de la CEDEAO et de l’UEMOA, affirmant qu’elle exacerbait la souffrance des peuples et compromettait l’esprit de panafricanisme, mais ont également exprimé leur inquiétude quant aux conséquences potentiellement désastreuses d’une intervention militaire au Niger. Ils craignent une déstabilisation régionale similaire à celle observée après l’intervention unilatérale de l’OTAN en Libye, qui a entraîné une expansion du terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Dans ce contexte tumultueux, l’Algérie a réitéré son soutien à Bazoum en tant que leader légitime de la République du Niger, appelant à une solution pacifique à la crise. Elle met en garde contre les risques d’une intervention militaire étrangère, insistant sur la nécessité de résoudre cette crise par des moyens non violents. Ainsi, alors que la situation politique en Afrique de l’Ouest semble se diriger vers un tournant décisif, la voix de l’Algérie se fait entendre, prônant la modération et la résolution pacifique du conflit.