Le Niger traverse actuellement une période tumultueuse, avec des bouleversements politiques et des tensions internationales accrues. Au cœur de cette situation, le renversement du président Bazoum, et le départ forcé des troupes françaises. Après des différends avec le régime militaire nigérien dirigé par le général Abdourahamane Tchiani, le président français, Emmanuel Macron, a été contraint de retirer ses forces du pays. Ces troupes, stratégiquement déployées aux « trois frontières » pour combattre le terrorisme selon la France, ont déjà entamé leur retrait vers Niamey, la capitale.
L’expulsion de l’ambassadeur français et d’autres tensions bilatérales ont exacerbé la situation, donnant lieu à des manifestations de joie dans les rues de Niamey, où le sentiment anti-français est palpable. Dans ce contexte, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a pris la décision de contacter le président déchu du Niger, Mohamed Bazoum. Au cours de cet échange, Blinken a souligné l’importance d’un retour à un gouvernement démocratiquement élu pour le bien du peuple nigérien et pour maintenir le partenariat avec les États-Unis, surtout dans la lutte contre l’extrémisme.
La position américaine
En effet, le Département d’État américain considère que le Niger, doté d’un gouvernement civil et démocratique, représente un pilier essentiel pour la sécurité et le développement régionaux. Blinken « a réitéré qu’un gouvernement démocratiquement élu et dirigé par des civils offre la meilleure occasion de s’assurer que le Niger reste un partenaire solide en matière de sécurité et de développement dans la région« , peut-on lire dans le communiqué du département d’État.
Alors que le retrait français est en cours, la position des États-Unis au Niger est scrutée de près. Selon des sources anonymes, la décision formelle de qualifier le renversement de Bazoum de « coup d’État » par l’administration Biden pourrait être imminente. Mais rien d’officiel pour le moment. Une telle déclaration aurait d’importantes implications, notamment la suspension potentielle de l’aide non humanitaire, y compris l’assistance militaire.
Le rôle du Niger dans la lutte antiterroriste, en particulier dans la région du Sahel, complique cependant la situation. Les États-Unis, qui comptent actuellement environ 1 100 soldats basés au Niger pour diverses opérations antiterroristes, hésitent à retirer totalement leurs soldats.
La base d’Agadez, l’une des plus grandes villes du Niger, est considérée comme essentielle pour les missions antiterroristes. Le Niger se trouve à un carrefour politique et stratégique. Entre le retrait des troupes françaises et les décisions attendues de l’administration américaine, l’avenir du pays en tant que allié occidental du Sahel est en jeu.