L’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy, a exprimé avec fermeté sa conviction quant à l’échec imminent des auteurs du coup d’État au Niger, tout en détaillant les raisons profondes de l’animosité croissante selon lui contre la France au Sahel. Dans un entretien approfondi accordé au Figaro, il donne un aperçu de la situation complexe dans la région, tout en reliant les événements actuels à la présence historique de la France en Afrique. Selon lui, le cœur du problème réside dans la présence continue des forces françaises au Sahel, une région qui englobe plusieurs anciennes colonies françaises.
M. Sarkozy affirme que « Le problème est profond et en réalité insoluble car il est celui de la présence prolongée de notre armée dans nos anciennes colonies« . Cette longévité, selon lui, suscite l’animosité, malgré les intentions bienveillantes de la France. Sarkozy souligne un aspect souvent ignoré dans les discussions internationales sur l’intervention militaire: l’effet de la durée. « Aussi bonnes et généreuses soient nos intentions, toute mission qui s’éternise finit par nous faire apparaître (…) comme une force d’occupation« , dit-il.
Cette perception est d’autant plus problématique que la région du Sahel est déjà politiquement et socialement instable, avec de nombreux mouvements rebelles et groupes terroristes opérant à travers ses frontières. L’ancien président se montre également critique envers les dirigeants émergents de coups d’État militaires. Il est convaincu que « les Africains eux-mêmes » reconnaîtront « l’impasse dans laquelle les conduisent ces soi-disant dirigeants issus de coups d’État militaires« . Il est particulièrement catégorique quant au sort des auteurs du coup d’État du 26 juillet, qui a vu le président Mohamed Bazoum être évincé du pouvoir: « Leur échec est certain« , prévient-il.
Sous son mandat
Le mandat de Nicolas Sarkozy en tant que président français a été marqué par des décisions controversées concernant les relations internationales, dont l’une des plus discutées a été l’intervention militaire en Libye en 2011, menant à la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Bien que cette intervention ait été menée au nom de la protection des civils libyens et de la promotion de la démocratie, ses répercussions ont dépassé les frontières libyennes.
La chute de Kadhafi a créé un vide de pouvoir, entraînant le chaos et permettant à une multitude d’armes et de combattants de se disperser dans la région. Cette situation a contribué à l’explosion du terrorisme au Sahel, où les groupes extrémistes ont profité du manque de gouvernance et de la disponibilité des armes pour établir des bases et étendre leur influence. De nombreux analystes et critiques estiment que l’intervention en Libye, soutenue par Sarkozy, a indirectement aggravé la crise sécuritaire au Sahel.