L’Afrique, à l’aube d’une révolution énergétique, attire l’attention de la Russie, qui intensifie ses efforts pour renforcer sa présence dans le secteur nucléaire du continent. L’agence russe de l’énergie atomique, Rosatom, vient de conclure un accord avec le Mali pour développer l’infrastructure nucléaire civile du pays. Cette initiative, qui vise notamment à former du personnel, à établir des installations de recherche nucléaire et à sensibiliser le public à l’énergie atomique, souligne l’engagement croissant de la Russie sur le continent africain.
D’autres pays sur la liste
Avant l’accord malien, des nouvelles émergent concernant un projet similaire au Burkina Faso. Rosatom a dévoilé ses plans pour construire une centrale nucléaire en collaboration avec le gouvernement burkinabé. Le ministre de l’Énergie du Burkina Faso, Simon-Pierre Boussim, a mis en avant les avantages multifacettes de ce partenariat. Il a insisté notamment sur la capacité de répondre aux besoins croissants de la population en matière d’industrie, de médecine, d’agriculture et de sécurité. Ces initiatives renforcent la position stratégique de la Russie en Afrique, particulièrement après le début des tensions en Ukraine en 2022.
L’Ouganda, quant à lui, est sur le point de connaître une transformation majeure dans son paysage énergétique. Le président Yoweri Museveni a confirmé que l’Ouganda collaborerait avec la Russie et la Corée du Sud pour construire deux centrales nucléaires massives. Ces installations, dont la capacité combinée atteint 15 600 mégawatts, marquent une étape significative dans les ambitions énergétiques de l’Ouganda.
Des réserves conséquentes d’uranium
En outre, il est essentiel de noter que l’Afrique possède d’énormes réserves d’uranium, un élément crucial pour la production d’énergie nucléaire. Des pays comme le Niger et la Namibie figurent parmi les principaux producteurs mondiaux. L’uranium, surnommé le « charbon du XXIe siècle », pourrait redéfinir la manière dont l’Afrique répond à ses besoins énergétiques croissants, tout en contribuant à la lutte mondiale contre le réchauffement climatique.
Le Maghreb n’est pas en reste dans cette course à l’énergie nucléaire. Le Maroc, doté de vastes réserves d’uranium contenues dans ses phosphates, explore la possibilité de collaborer avec Rosatom. Cette collaboration pourrait non seulement répondre aux besoins croissants en électricité du Maroc, mais aussi offrir des solutions innovantes pour des projets de dessalement, répondant ainsi à la grave pénurie d’eau du pays.
Alors que Rosatom établit des partenariats à travers le continent, il est évident que la Russie a l’intention de renforcer ses liens diplomatiques, sécuritaires et économiques avec l’Afrique en pleine tension avec les occidentaux. En établissant des partenariats dans des domaines aussi vitaux que l’énergie nucléaire, la Russie s’affirme comme un acteur majeur, influençant le futur énergétique de l’Afrique.
L’intérêt croissant de la Russie pour le secteur nucléaire africain est un signe de l’évolution des dynamiques géopolitiques et énergétiques mondiales. Alors que l’Afrique s’efforce de répondre à ses besoins énergétiques croissants et de s’engager dans la transition énergétique, les initiatives de la Russie pourraient bien définir le paysage énergétique du continent pour les décennies à venir.