Avec le déclenchement du conflit russo-ukrainien, les États-Unis ont redéfini leur positionnement géostratégique. En effet, le pays de l’Oncle Sam fait en sorte de préserver ses intérêts un peu partout dans le monde. La première puissance mondiale a signé divers partenariats notamment militaires avec des pays. En Afrique, l’Égypte est l’une des nations qui profitent le plus de l’assistance militaire des États-Unis. C’est après avoir normalisé ses relations avec Israël en 1980 que Le Caire et Washington ont scellé un partenariat militaire unique en son genre. Depuis lors, les USA octroient un important soutien aux Égyptiens.
Cet accompagnement est visible aussi bien sur le plan financier que sur le volet de la dotation en armes. En septembre, le département d’État US avait approuvé 1,215 milliard de dollars d’aide militaire à l’Égypte. L’annonce du plan d’aide est survenue à un moment où diverses autorités américaines donnent de la voix pour dénoncer la situation des droits de l’Homme en Égypte. Ce mardi 3 octobre, le Sénat américain a bloqué environ 235 millions de dollars d’aide militaire au pays arabe. C’est le sénateur Ben Cardin qui a pesé de tout son poids pour faire appliquer cette décision par le Sénat.
Ben Cardin n’est autre que le nouveau patron de la très influente commission des Affaires étrangères du Sénat américain. Dans un communiqué, le sénateur Cardin a laissé entendre que le processus de blocage sera toujours en vigueur tant que l’Égypte ne va pas réaliser des progrès tangibles sur les droits humains. Dans un communiqué, le chef de la Commission des affaires étrangères a déclaré qu’il ya près de 60 000 prisonniers politiques en Égypte. Pour le responsable américain, Abdel Fattah al-Sissi doit s’atteler à libérer tous les prisonniers politiques, seul gage d’un renforcement de la coopération avec les USA.
L’administration Biden est très prudente sur ce dossier, car Le Caire est un allié stratégique de Washington en Afrique du Nord. Le président Abdel Fattah Al-Sissi est considéré comme l’un des principaux leaders du monde arabe. Sa voix compte, raison pour laquelle la Maison-Blanche se montre prudente. Selon des sources concordantes, l’administration Biden est favorable au déblocage des 235 millions de dollars d’aide militaire pour l’Égypte.
Le sénateur Ben Cardin est réputé pour sa pugnacité et il risque de rester droit dans ses bottes. Cependant vu que Le Caire n’est pas un allié comme les autres pour les Américains, il se pourrait bien que les lignes vont bouger dans les jours à venir. Après avoir été confronté à des années d’instabilité sociopolitique, l’Égypte a enclenché sous le leadership du président Sissi des réformes afin redonner à l’Égypte son lustre d’antan. Cependant, le régime Sissi est souvent pointé du doigt par certaines ONG et les chancelleries occidentales de ne pas respecter les droits humains.