La Chine, souvent considérée comme le moteur mondial de l’économie, fait face à une réalité économique complexe alors que ses exportations s’effondrent pour la première fois depuis 2020. Juillet a vu les exportations chinoises chuter de manière spectaculaire, enregistrant le déclin le plus marqué en plus de trois ans. Cette chute a été largement attribuée à la demande en berne à l’étranger ainsi qu’à l’essoufflement économique interne, entraînant des conséquences potentiellement désastreuses pour des milliers d’entreprises.
Les exportations ont historiquement été le moteur de croissance essentiel pour la Chine, fournissant une source stable d’emploi et de dynamisme économique. Cependant, cette situation en péril a rapidement ralenti de nombreux secteurs. Les entreprises fonctionnent désormais au ralenti, et l’effet domino s’étend rapidement à travers l’économie. Le facteur clé contribuant à cette tendance est la menace croissante de récession aux États-Unis et en Europe, accentuée par une inflation élevée qui a sensiblement réduit la demande internationale pour les produits chinois au cours des derniers mois.
Les tensions géopolitiques avec les États-Unis ont également pesé sur les exportations, tout comme le désir croissant de plusieurs nations occidentales de réduire leur dépendance envers la Chine et de diversifier leurs chaînes d’approvisionnement. Le mois précédent a été marqué par une baisse significative des ventes de produits chinois à l’étranger, enregistrant une chute de 14,5% par rapport à la même période l’année précédente, d’après les chiffres publiés par les Douanes chinoises. Cette baisse marque le déclin le plus prononcé depuis les premiers mois de la pandémie de Covid-19 en 2020.
Les analystes avaient anticipé une contraction, mais la magnitude de ce repli (-13,2%) a dépassé les attentes. Un élément inquiétant est que les exportations chinoises vers les pays occidentaux, en particulier les États-Unis et l’Union européenne, ont connu des baisses significatives (respectivement -18,6% et -8,9% par rapport à l’année précédente). En revanche, la Russie a été un partenaire commercial en hausse avec la Chine, enregistrant une croissance remarquable de 73,4%. Cette tendance témoigne d’un rapprochement économique entre les deux nations depuis le début de la guerre en Ukraine.
Le géant asiatique fait face à des défis persistants dans ses efforts pour revitaliser ses exportations. Mis à part un léger regain en mars et avril, les ventes à l’étranger sont en constante baisse depuis octobre 2022. L’année précédente, les restrictions sanitaires liées à la pandémie avaient frappé durement les entreprises axées sur l’exportation, entraînant des fermetures d’usines et des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement. Bien que la Chine ait en grande partie levé ses mesures restrictives en décembre 2022, ouvrant la voie à une reprise graduelle, le rebond espéré peine à se matérialiser.
La consommation intérieure reste fragile en raison d’une conjoncture morose et d’un taux de chômage élevé, en particulier parmi les jeunes. En parallèle, les importations en Chine ont également reculé en juillet, enregistrant une baisse de 12,4% par rapport à l’année précédente. Ce repli s’est poursuivi pour le neuvième mois consécutif et dépasse les prévisions des analystes. Malgré ces défis, l’excédent commercial de la deuxième plus grande économie mondiale a légèrement augmenté, atteignant 80,6 milliards de dollars.
Les données commerciales actuelles ne sont que les dernières parmi une série d’indicateurs reflétant le ralentissement de la reprise post-Covid en Chine. La croissance économique du pays n’a progressé que de 0,8% entre le premier et le deuxième trimestre 2023, selon les chiffres officiels. Face à ces défis économiques complexes, la Chine doit rechercher des stratégies pour stimuler à nouveau ses exportations et assurer une reprise durable.