Les relations entre les États-Unis et la Russie se sont considérablement tendues au cours de la dernière année, en grande partie à cause de la situation en Ukraine. L’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 a été fermement condamnée par la communauté internationale, avec les États-Unis en première ligne des critiques. La récente offensive dans l’est de l’Ukraine ont envenimé la situation. Les sanctions économiques drastiques imposées par Washington et ses alliés visaient à contraindre la Russie à réviser sa position, mais ont également contribué à creuser le fossé entre les deux superpuissances.
Ces tensions, combinées à d’autres contentieux géopolitiques, ont créé un climat de méfiance et de confrontation, rappelant par moments la Guerre froide. Mais malgré tout cela, les USA n’ont pas arrêté tous les échanges commerciaux avec Russie. En effet, les centrales nucléaires aux États-Unis ont un besoin crucial d’uranium enrichi, dont près d’un quart provient actuellement de Russie. Cela pose non seulement des questions d’approvisionnement, mais également des enjeux géopolitiques, d’autant que les ventes d’uranium russe contribuent au financement de ses activités militaires en Ukraine. Avec seulement 18 mois de réserves d’uranium enrichi, chaque fluctuation ou décision politique de la Russie pourrait mettre en péril la production d’électricité américaine.
Un virage vers la coopération internationale
Les États-Unis ne sont pas seuls dans leur quête de diversification des sources d’uranium. Plusieurs pays dont le Canada, la France, le Japon et le Royaume-Uni veulent s’unir pour trouver des alternatives communes à la dépendance à l’égard de l’approvisionnement russe. Leur intention n’est pas seulement de garantir la sécurité énergétique, mais également de maîtriser les technologies d’enrichissement, qui, bien qu’essentielles pour le secteur civil, peuvent également avoir des applications militaires.
Avec une dépendance croissante vis-à-vis de l’électricité nucléaire, les États-Unis paient annuellement environ 1 milliard de dollars à Rosatom, la compagnie d’État russe du secteur nucléaire, pour leur approvisionnement en uranium enrichi, contribuant ainsi significativement à l’économie russe. Historiquement leaders dans l’enrichissement de l’uranium, les États-Unis ont progressivement perdu leur position dominante au profit de la Russie, suite notamment à des accords passés après la chute de l’URSS.