Face à la crise ukrainienne, un ancien chef d’État français et l’actuel président ont exprimé des points de vue divergents. Alors que l’approche de Nicolas Sarkozy penche vers le dialogue et la recherche d’un compromis avec la Russie, le président Emmanuel Macron maintient fermement la ligne officielle de la France, refusant de reconnaître l’annexion de territoires ukrainiens par la Russie. Lors d’une récente déclaration, Emmanuel Macron a réitéré la position de la France, soulignant qu’elle « ne reconnaît ni l’annexion par la Russie de territoires ukrainiens ni les résultats des simulacres d’élections qui ont été organisées« .
Cette fermeté contraste fortement avec la position de Nicolas Sarkozy, exprimée peu de temps après lors de son passage sur le plateau du 20H de TF1. Se basant sur les réflexions de son ouvrage « Le Temps des combats », Sarkozy appelle à la neutralité de l’Ukraine et évoque la possibilité d’un référendum pour entériner l’annexion de la Crimée. La polémique ne s’est pas arrêtée là. Sarkozy, en réaction aux critiques et accusations d’être trop proche de la Russie de Poutine, s’est défendu en mettant en avant la nécessité du dialogue en politique internationale.
« Il y a deux façons de gagner une guerre. Soit vous anéantissez l’adversaire, soit vous discutez avec lui et vous trouvez un compromis », a-t-il avancé. De plus, l’ancien président a également évoqué le climat de tension palpable en France, où selon lui, certains sujets comme l’immigration, les problèmes en banlieue ou la confrontation avec une puissance nucléaire ne peuvent être abordés sans susciter de vives réactions. Il s’est exprimé sur la nécessité de repenser les modalités de la diplomatie, en insistant sur le fait que « la voix de la diplomatie n’a pas été utilisée jusqu’au bout« .
Macron veut quand même éviter une extension du conflit
Ce choc des perspectives, entre la vision conciliatrice de Sarkozy et la fermeté de Macron, révèle la complexité de la politique française face à la situation en Ukraine. En mars dernier, le président français Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak, avait réaffirmé l’engagement de la France à soutenir l’Ukraine sur les plans humanitaire, économique et militaire, tout en s’efforçant d’empêcher l’escalade du conflit à l’échelle mondiale. Les deux dirigeants ont souligné l’importance de mettre l’Ukraine dans une position favorable pour entamer des négociations, Sunak insistant sur le fait que l’objectif des livraisons d’armes occidentales à Kiev était de renforcer la position de l’Ukraine avant un dialogue sérieux avec Moscou.