Tunisie: des policiers français arrêtés en raccompagnant un sans-papier

Les raccompagnements d’étrangers sous Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) sont des opérations délicates et souvent controversées. Ces mesures administratives, appliquées à des individus ne disposant pas du droit de résider en France, sont fréquemment entachées d’incidents. Les tensions peuvent escalader, particulièrement lorsque les personnes concernées résistent à leur expulsion. La presse rapporte régulièrement des cas où la situation dégénère, mettant en lumière les défis auxquels font face les forces de l’ordre dans la gestion de ces situations tendues.

Cette situation est encore plus palpable dans les cas de profils jugés dangereux ou de personnes ayant commis des délits graves. L’affaire récente à l’aéroport de Tunis, impliquant l’arrestation de policiers français lors du raccompagnement d’un Tunisien sous OQTF, illustre parfaitement ces tensions et met en évidence les défis de coordination internationale dans le respect des procédures et des droits de l’individu.

En effet, l’aéroport de Tunis a été le théâtre d’un incident diplomatique inattendu impliquant la police française. Mercredi dernier, trois officiers de la police aux frontières (PAF) de France ont été interpellés lors de l’escorte d’un ressortissant tunisien en situation irrégulière en France. Le Tunisien, identifié sous les initiales R.A., était sous une obligation de quitter le territoire français (OQTF) après avoir été condamné pour des infractions graves, y compris l’apologie du terrorisme. L’arrestation des policiers fait suite à un incident survenu à l’aéroport de Marseille-Provence, où R.A. s’était rebellé contre l’équipe d’escorte.

L’altercation à Marseille a semblé se résoudre en vol, avec le détenu se calmant et présentant même des excuses. Cependant, une passagère a filmé l’incident, et sa vidéo a déclenché une réaction des autorités tunisiennes. À leur arrivée à Tunis, les trois policiers français ont été détenus pour des soupçons de violences policières. Après une audition de six heures, ils ont été libérés et ont pu regagner la France, mais cet événement soulève des questions sur les méthodes d’escorte et la coopération internationale dans le contexte des expulsions.

Le syndicat policier SGP FO a exprimé son incompréhension et son inquiétude quant à cet incident. Selon le syndicat, cette situation est sans précédent et remet en question la sécurité et les procédures des escortes, surtout dans le cadre d’individus dangereux. Il appelle à une clarification des protocoles entre les ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères, en soulignant l’importance d’une approche cohérente et sûre face à l’augmentation des reconduites aux frontières.

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