Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les relations entre les États-Unis et la Russie, autrefois l’Union soviétique, ont été caractérisées par des périodes de tension et de détente. La Guerre froide, qui a débuté à la fin des années 1940 et s’est poursuivie jusqu’à la fin des années 1980, a été le symbole de cette rivalité, opposant deux superpuissances avec des idéologies diamétralement opposées : le capitalisme contre le communisme. Si cette période n’a jamais conduit à un conflit direct, elle s’est manifestée par une course aux armements, des guerres par procuration et une compétition dans le domaine spatial.
Avec la dissolution de l’Union soviétique en 1991, un bref moment d’optimisme a prévalu, mais de nouveaux points de tension ont émergé au fil des années, notamment concernant l’expansion de l’OTAN, les conflits en Géorgie et en Syrie. Ces tensions ont été exacerbées par des accusations d’ingérence électorale, de cyberattaques et d’autres guerres notamment celle en Ukraine. Cette dernière affaire a créé des tensions vives et des sanctions sans précédent du monde occidental contre la Russie. Asphyxiée, la Russie a dû trouver de nouveaux partenaires en se tournant vers la Chine, l’Afrique et les pays asiatiques y compris plus récemment la Corée du Nord, un paria désigné par les occidentaux pour ses activités nucléaires. Mais malgré les sanctions, les deux pays collaborent encore dans certains domaines.
Un des domaines marquants: l’exploration spatiale
En dépit des tensions palpables et croissantes entre les États-Unis et la Russie, principalement dues aux événements en Ukraine, des scintillements de coopération demeurent. L’un des exemples les plus notables est l’exploration spatiale, comme en témoigne la mission récente de la fusée Soyouz, qui a transporté à la fois des cosmonautes russes et une astronaute américaine jusqu’à la Station spatiale internationale (ISS).
Le départ, réalisé depuis le cosmodrome russe de Baïkonour au Kazakhstan, n’a pas été sans émoi. Loral O’Hara, astronaute de la NASA, et Nikolai Tchoub, cosmonaute russe, ont tous deux vécu leur baptême spatial lors de cette mission. Malgré les récents défis auxquels a été confronté le secteur spatial russe, notamment le crash de la sonde Luna-25, cette collaboration témoigne d’une volonté de dépasser les conflits terrestres et de reconnaître l’importance de la coopération dans la conquête de l’espace.
Loral O’Hara a décrit l’ISS comme « un symbole de paix et de coopération« . Oleg Kononenko, un cosmonaute expérimenté, a renforcé ce sentiment en évoquant l’harmonie et la compréhension entre les nations qui travaillent à bord de l’ISS. Cette collaboration, dans le contexte d’un espace sans frontières, est une exception remarquable à la méfiance qui règne actuellement sur la scène géopolitique.
Le domaine de l’uranium
À côté de cette coopération spatiale, un autre domaine de collaboration survit, bien que teinté de complexités : le commerce de l’uranium enrichi. Les États-Unis sont fortement dépendants de l’uranium russe pour leurs centrales nucléaires. Cette dépendance, enracinée dans des accords post-Guerre froide, montre comment des enjeux économiques et énergétiques peuvent lier des nations même en période de fortes tensions.
Alors que la situation géopolitique entre les États-Unis et la Russie reste tendue, ces domaines de coopération sont de précieux rappels des avantages mutuels qu’offre le travail conjoint. Ces initiatives, qu’elles soient basées sur l’exploration spatiale ou les besoins énergétiques, mettent en lumière l’interdépendance dans notre monde globalisé et la possibilité de collaboration même en temps de conflit.