Le président du Front des organisations nationales contre la corruption (FONAC), Jean-Baptiste Elias était le vendredi 21 juillet 2023 dans l’émission « Questions actuelles » de la radio privée CAPP FM. Il s’est prononcé sur les problèmes liés à la lutte contre la corruption au Bénin et a déploré la non mise en place d’un organe chargé de la prévenir malgré l’existence d’une loi votée à l’Assemblée nationale.
Selon le président du Fonac, la lutte contre la corruption est une lutte permanente. Il a rappelé à la population que « la corruption existe depuis la nuit des temps ». Au Bénin, il a indiqué que « le grand déclic de la lutte contre la corruption a démarré en 1964 sous le président Ahomadégbé. Ce président selon lui, a fait de la lutte contre la corruption, un élément important et capital que les autres régimes qui ont suivi. Jean-Baptiste Elias a fait remarquer que « pendant la période révolutionnaire, on a eu à traquer les agents de l’Etat pour lutter efficacement contre la corruption » et que « des gens ont été radiés de la fonction publique pour 200 fcfa ». Malgré qu’on avait fait tout cela affirme -t-il, « la corruption est toujours présente dans le pays ».
En ce qui concerne le moment de la démocratisation, il a informé que « le président Soglo est arrivé avec sa fameuse déclaration ‘’de faire rendre gorge’’ » et que « quand kérékou 2 est arrivé en 1996, il a repris la lutte contre la corruption et a fait ce que nous appelons la moralisation de la vie publique ». Toujours sous le règne du Feu président Mathieu Kérékou, il a aussi mis en place l’Observatoire de la lutte contre la corruption. Le président du Fonac a précisé qu’« il y a eu le projet de loi de lutte contre la corruption qui est envoyé à l’Assemblée nationale » . Sous le règne du président Boni Yayi, ce dernier « a fait la marche verte contre la corruption » et « il y a eu l’adoption de la loi 2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin qui remplit les conditions prévues par le Bénin qui a signé la convention des Nations-Unies qui dit expressément que chaque Etat partie de cette convention doit mettre en place une loi spécifique de lutte contre la corruption » relève l’invité de la radio CAPP FM. « Le Bénin l’a eu. Malheureusement depuis le 23 septembre 2020, cette loi est abrogée et elle n’est pas remplacée à ce jour », a-t-il signifié
Non installation du Haut-Commissariat
S’il n’y a pas eu une loi qui régit la punition de la corruption au Bénin, Jean-Baptiste Elias a déclaré qu’il y a le code pénale qui a pris un certain nombre d’éléments pour sanctionner la corruption. Mais en matière de lutte contre la corruption, « il n’y a pas que le côté répressif, il n’y a pas que la sanction, il y a aussi le côté préventif, il y a le côté éducatif, le côté sensibilisation, le côté vulgarisation tout ce qui se trouve être confié au Haut-commissariat à la lutte, à la prévention de la corruption qui a été voté par la loi du 23 avril 2020 et qui à ce jour juillet 2023 n’a jamais été installée » . Selon lui, il y a un problème et il faudrait faire quelque chose pour que cette structure soit installée. Il a révélé que le Fonds monétaire international (FMI), dans son rapport sur le Bénin en matière de lutte contre la corruption, a recommandé fortement dans son rapport de février 2023 l’installation du Haut-commissariat à la prévention de la corruption puis a exigé qu’on donne les moyens qu’ il faut, à ce Haut-commissariat pour qu’il puisse faire correctement le travail de lutte contre la corruption.