Face aux sanctions occidentales incessantes, la Russie continue d’afficher une résilience économique impressionnante. Confrontée à de multiples défis, elle ne se contente pas de résister mais semble même prospérer à un rythme plus rapide que certaines économies européennes. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a d’ailleurs récemment révisé ses prévisions à la hausse, s’attendant à une croissance du PIB russe de 1,5% cette année, surpassant les anticipations pour la zone euro. Au cœur de cette robustesse, le secteur pétrolier russe joue un rôle primordial.
Des revenus en hausse
La Russie a tiré parti de la montée des prix du pétrole, gérant habilement la situation malgré les plafonnements de prix imposés par les Occidentaux. En explorant de nouveaux marchés, principalement en Chine et en Inde, la Russie a démontré sa capacité à s’adapter et à contrer les entraves économiques. Cette stratégie a permis à ses revenus pétroliers et gaziers de s’envoler en septembre, enregistrant une croissance de 15% atteignant 739,9 milliards de roubles (7,44 milliards de dollars), selon les données récentes du ministère des Finances.
Toutefois, il convient de noter que sur l’ensemble de la période de janvier à septembre, les revenus du secteur ont connu une baisse de 34,5% par rapport à l’année précédente. Cette tendance est en grande partie due aux sanctions, notamment l’embargo sur les exportations de pétrole par voie maritime et la fermeture des pipelines de gaz Nord Stream après leur tragique explosion en 2022.
Moscou multiplie les stratégies
En dépit de ces obstacles, le mois de septembre a été témoin d’une augmentation remarquable des recettes issues de la taxe sur l’extraction minière, qui s’est élevée à 1090 milliards de roubles. Ce bond économique est le fruit de la détermination de la Russie à repousser les défis et à maximiser ses avantages. Alors que la Russie continue de faire face à des sanctions et à des tensions géopolitiques, sa capacité à se réinventer, à s’adapter et à maintenir des relations commerciales solides avec des partenaires clés tels que la Chine et l’Inde témoigne de la force et de la résilience de son économie.
En réponse aux sanctions occidentales suite aux tensions en Ukraine, la Russie accentue sa dédollarisation en privilégiant le yuan chinois pour ses échanges commerciaux. Aujourd’hui, 75% de ses transactions avec la Chine et 25% avec d’autres pays sont en yuan. Cette initiative reflète une tendance mondiale, notamment parmi les pays BRICS, visant à réduire la dépendance au dollar américain. D’autres pays, comme la Zambie et l’Inde, explorent également des alternatives monétaires pour renforcer leur souveraineté financière. Bien que le dollar reste dominant, ces mouvements pourraient à terme influencer les équilibres économiques mondiaux et la puissance financière des États-Unis.